Empireverse LTxLO : La Rébellion des AM partie 5

Bonjour bonsoir tout le monde !

Dernière partie de cet arc Empireverse. Je vous conseille d’en profiter et avant tout de consulter le wiki du crossover pour vous y retrouver.

Je vous préviens, à la fin de ce chapitre, il y aura une petite annonce importante. Bonne lecture !

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Chapitre 5 : Liam et Kary

Aucun guérisseur ou gardes n’avaient pu retenir Alexander lorsque la fin de la bataille avait été annoncée. Durant l’heure qui avait suivi son échec, il avait rongé son frein de frustration en voyant son peuple partir en guerre à cause de la duperie de Lauria.

Il s’était donc empressé de partir, couvert de bandage, par portail et jeep vers la cité conquise pour constater les dégâts.

Comme il le craignait, sur la plaine entourant les remparts, bon nombre de Chesstaliens avaient perdu la vie sous la fureur des dragons où les balles des antimages. L’orage se dissipait d’ailleurs, et seule une bruine subsistait, trempant au reste les soldats occupés à entasser les morts ou à rassembler les blessés.

Alexander prit le temps d’aller à leur rencontre pour apporter du réconfort à ceux qui pleurait leur camarade tombé.

Ensuite il entra dans la ville, et son cœur se serra en voyant les premières ruines et davantage de corps et blessés. Parmi eux, il y avait des soldats du bataillon pro-humain et heureusement, aucun antimage.

Toutefois, il poursuivit sa route jusqu’au manoir royal bien désert.

Et c’est là qu’il tomba sur le corps de Lauria Minerva.

Il la toisa elle et ses blessures longuement en tentant de deviner ce qui avait pu se produire. Mais il était prêt à parier avec satisfaction que la lieutenante avait eu le malheur de tomber face au roi antimage, désireux de protéger sa reine.

Il dû se retenir de sourire lorsqu’un de ses gardes se tenant à ses côtés en retrait l’interpella :

-Prince Alexander, un autre corps d’un soldat du bataillon a été trouvé. Avec la lieutenante, il n’y a qu’eux. Devons nous demander de les emporter auprès des survivants du bataillon ?

Alexander fut extrêmement tenté de lui dire de laisser le cadavre de cette vipère pourrir ici. Mais ce serait une insulte envers l’ancienne demeure de son cher ami. Alors il hocha de la tête et déclara :

-Si nos effectifs le permettent oui. Sinon, prévenez les survivants du bataillon pour qu’il s’en charge, nous devons nous occuper de nos morts en priorité et investir les lieux.

Il se retourna vers ses deux gardes qui l’observait d’un œil perplexe et il ajouta en arquant un sourcil :

-Nous avons perdu beaucoup des nôtres dans cette bataille qui est en soi un échec puisque les antimages ont disparu. Autant de sang Chesstalien n’aurait pas dû couler. La faute revient en grande partie à la lieutenante Lauria, alors j’estime que le bataillon doit assumer les conséquences de leurs actes. Nos morts, nos blessés, sont notre priorité.

La dessus il tourna les talons et quitta cette demeure tristement vide qui le rendait à présent des plus nostalgiques. Il ne pouvait qu’espérer, en consolation de tous ces morts, que Temiel et son peuple allaient trouver la paix de leur côté.

Il continua de traverser la ville en s’arrêtant à chaque patrouille, fouillant les quartiers, qui lui indiquait tout absence d’antimage. Après vingt longues minutes, il arriva finalement devant l’immense cratère où se trouvait autrefois l’usine AM.

Stupéfait, il descendit de sa jeep, suivit de près par ses gardes, et se rendit jusqu’au bord du trou.

-Mais que s’est-il é ici ? -marmonna t-il en sondant les lieux éclairé faiblement par les torches installés dans les environs

-Ca, c’est l’œuvre de Shadow.

Le jeune humain sursauta en entendant soudainement cette voix grave surgit de nulle part. A sa gauche, il remarqua alors l’empereur qui se tenait là, en silence, à fixer le cratère d’un œil brûlant. Un regard… qui restait inquiétant au goût du prince.

Avec un air surprit, puisqu’il n’était pas prévu que l’empereur soit présent, il le salua en s’inclinant :

-Majesté. Vous êtes finalement venue ? Parce que ce cratère aurait été fait par Shadow ?

-Non. - répliqua t-il sans le regarder bien que ses dents étaient serrées - C’est Kall que j’avais senti pour une raison obscure. Je n’ai fait que remarquer l’œuvre de Shadow…j’aurai dû me douter qu’ils seraient là. -il braqua ensuite un œil perçant sur le prince - Et personne n’a jugé bon de me prévenir que Nagisa était ici.

Alexander déglutit, mais ne flancha pas face à son humeur massacrante. Son peuple et lui étaient loin d’être les fautifs !

Bien droit, il s’exclama sur un ton amer :

-Personne n’a jugé bon de m’informer du déroulement de la bataille. Mais de ce qu’on m’a rapporté, Lauria a pris le commandement et a fait ce qui lui chante. Elle n’a même pas fait en sorte de minimiser les pertes ni de la jouer subtilement. Elle ne désirait que son règlement de compte avec les antimages en exposant la puissance de son bataillon. Qu’attendre de plus d’une extrémiste anti être magique ? Résultat: cela lui a causé sa perte.

L’œil bleu polaire de l’empereur le scruta durant de longues secondes, avant qu’il ne le détourne pour le river sur le trou. Même si sa voix restait glacial, Alex fut surpris de ne pas le voir s’énerver plus que ça lorsqu’il répliqua :

-C’est bien dommage de ne pas pouvoir châtier la concernée. Je ne vais pas non plus me plaindre de voir son bataillon dissous, même si je m’attendais à ce que quelques antimages soient capturées.

Il tourna les talons, et poursuivit :

-Investissez les lieux et enquêtez sur le possible endroit où les antimages auraient pu fuir.

-Je doute que Temiel ait laissé un quelconque indice majesté…

-Dans ton intérêt prince Alexander, puisque tu le connais si bien, je chercherais attentivement.

Suite à cette cinglante réplique, le monstre de ténèbres disparu et le prince soupira longuement. En se tournant vers ses gardes, il annonça :

-Retournons au manoir.

-Vous allez enquêter tout de suite altesse ? -s’enquit l’un de ses gardes, une femme - Vous devriez vous reposer…

-Je suis bien plus en forme que nos camarades et nos blessés soldat. -soupira Alexander en ant à côté pour tapoter son épaule puis il rajouta, l’air plus sombre - Et il n’est pas prudent de faire attendre l’empereur après un tel échec.

-Même si vous n’êtes pas sûr de trouver quelque chose comme vous l’avez dit ?

-Oui, mais dans ce cas je ne pourrais pas dire que je n’ai pas essayé de chercher. Et ainsi, je serai à la disposition de nos soldats en ville.

Il lui fit un petit sourire rassurant, puis rebroussa chemin vers leur jeep.

La nuit allait être longue…

*

Le plateau au pied de la vente menant à la grotte (ou maison) d’Oeil Fou brillait de mille feux dans la nuit. Il était plus de neuf heures du soir, et alors que l’évacuation complète des antimages avait touché à sa fin, les lunatiens (dont Sans, Papyrus, Undyne, Alphys, Asriel et Chiller) ainsi que Keiva et Czaros aidaient ce nouveau peuple à s’installer dans les différentes tentes installés de tels sortes à former de longues allés. Nagisa et Raiju étaient bien revenu sain et sauf, mais trop épuisé par la bataille, les deux dragons restèrent allongés, l’un contre l’autre, à l’endroit où ils avaient surgi de leur portail. C’est-à-dire sur le chemin menant au manoir, entre le petit bois l’entourant, et le début du campement. Ce fut Joris et Kall qui les soignèrent avant de les laisser tomber dans un sommeil lourd.

Pendant ce temps, les antimages, ainsi que les quelques monstres et humains vivant de base avec eux, acceptèrent l’aide de bon cœur face à ce changement brutal.

Chiller, bien qu’elle se déplaçait au mieux avec son fauteuil roulant, était ravie d’apporter un tout petit peu (de son point de vue) sa pierre à l’édifice.

Tout comme son oncle et son père, elle se déplaçait dans le camp en faisant l’éviter derrière elle, avec sa magie, une caisse chargée de boîtes repas pour la soirée, de bouteilles d’eau et des matériels de soins. Ainsi, elle allait à la rencontre de chaque individu ou famille, positionné devant leur tente, et les invitait chaleureusement à se servir.

Bien qu’elle avait retrouvé l’usage de son main brisé, elle peinait encore à l’utiliser pour faire rouler toute seule son fauteuil. Mais ça, elle n’avait pas voulu l’avouer à ses proches.

Elle en avait assez de se sentir impuissante et d’être dépendante des autres. L’idée même qu’elle soit infirme à vie la terrifiait.

Alors, pour retrouver un tant soit peu sa volonté d’en temps, elle mentit sur son état.

Heureusement, aider les antimages lui permit d’oublier et atténuer sa faiblesse. Ces gens restaient très chaleureux malgré tout.

Cela dura…jusqu’à ce que l’une de ses roues se retrouva coincée par des pierres quand elle voulu sortir d’un ruisseau ant entre deux grandes tentes. Sa magie également affaiblie par ses traumatismes, elle ne put l’utiliser pour er à la fois sa caisse de vivres et dégager son fauteuil.

Alors, en poussant un juron, la squeleblook tenta de toutes ses forces de faire bouger la roue coincé, provoquant alors une douleur cuisante partant de sa main blessé jusqu’à son épaule.

Après deux essais infructueux où elle ne bougea pas d’un centimètre et manqua même de tomber vers le ruisseau, elle souffla de frustration. Elle dû se faire violence pour ne pas se lever par dépit. Ses jambes brisés n’étaient pas encore remise après tout ce temps, et la dernière fois qu’elle avait tenté de se lever « par frustration », elle l’avait bien regrettée.

Sa magie étant en plus sollicité, elle commença à avoir le souffle court et s’exaspèra en faisant une troisième tentative :

-Allez ! Bouge !

Son fauteuil avança et recula…et après un bruit d’éclaboussures derrière elle, elle sentit soudainement quelqu’un la pousser de l’autre côté.

Son ego se sentit légèrement blessé que quelqu’un soit venu l’aider, mais elle poussa un soupir de soulagement et tourna la tête pour remercier son bienfaiteur qui la conduisait jusqu’à la tente éclairé la plus proche.

Ses yeux ambré croisèrent alors une autre paire d’yeux argentés d’un jeune homme antimage aux cheveux courts et roux bouclés. Son visage était rond, et comme tous ses semblables, des veines violettes étaient visibles sur son cou et ses joues formant de jolies motifs arborescents. Elle parvint à voir également qu’il portait un gilet-gris et short foncé.

L’anti mage lui fit un sourire à fossette et lui parla sur un ton léger :

-Hey ! T’avais l’air en difficulté. Je t’emmène plus loin ça te va ?

-Oh euh oui ! Merci…

-Pas de quoi, c’est pas drôle d’être en fauteuil roulant pour être é par là. Tu es de Lunatale ?

-O-oui ! Je m’appelle Chiller Squeleblook et toi tu t’appelles com-

Ils venaient d’arriver vers la lumière des tentes, lorsque son bienfaiteur la lâcha pour se mettre face à elle…et elle se coupa en le voyant alors dans son entièreté.

Il était de taille moyenne, or, sous son short, à la place de sa jambe droite, il avait une prothèse faite dans une sorte d’acier noir léger à vue d’œil.

Il n’avait aucun mal à se placer avec, comme s’il n’avait jamais perdu sa jambe.

Ayant remarqué sa stupeur, le rouquin eut un sourire amusé et gratta le sol de sa prothèse avant de répondre :

-Appelle moi Mathias. Comme tu peux le voir, je parlais en connaissance de cause pour le fauteuil.

-Whaou, enchanté. - murmura Chiller en touchant machinalement ses jambes immobilisées avant de lui sourire - Merci pour ton aide. J’essaye de me débrouiller seule…mais c’est pas fait pour le tout terrain on dirait…

-Mais tu t’es bien débrouillé en allant jusqu’ici, Chiller. Je me doute que tu aimerais continuer ainsi mais… tu veux que je t’aides à tout hasard ? -Mathias s’étira en étouffant un bâillement exagéré - J’ai pas grand chose à faire.

Un peu surprise et méfiante, la jeune monstre bredouilla tout en jetant un coup d’œil vers ce qui lui restait de l’allée à parcourir. Maintenant que ses douleurs s’étaient ravivées, elle se disait que le restant de sa tâche allait être TRÈS long, seule.

-Euh, c’est gentil, mais ne te sens pas obligé surtout. C’est vous qui êtes dans le besoin. Tu n’as pas de la famille à t’occuper ?

Une lueur de tristesse a dans le regard de Mathias, qui grimaça en mettant ses mains dans ses poches :

-Ça ne risque pas…j’ai perdu mes parents il y a quelques mois à cause d’une certaine espionne de l’empire Lunaire. Je me contente de servir de grand frère pour les petits orphelins antimages.

Un frisson d’effroi parcourut la jeune monstre qui se recroquevilla en devinant exactement de qui il voulait parler. Alors que d’horribles images traversèrent son esprit, elle le regarda avec comion et bredouilla :

-Oh…je suis désolée pour toi. Za-…je suis bien placée pour savoir de quoi est capable l’espionne dont tu parles. -elle baissa d’un ton en détournant son regard- Pour être honnête j’espère ne plus jamais la croiser…et guérir.

Ce fut au tour de son bienfaiteur de la dévisager d’un air compatissant. Il leva sa main, comme pour toucher son épaule, mais se retint à temps.

Finalement il toussota avec un maigre sourire :

-J’ai entendu parler de tes exploits. Mais nous ne sommes pas obligés de parler de truc déprimant. Je ne sais pas toi mais…vu qu’on ne sait pas combien de temps nous allons rester ici, j’aimerai beaucoup en savoir plus sur ce monde.

Comprenant sa demande indirect de l’aider à continuer sa distribution tout en continuant leur conversation, Chiller pouffa doucement. L’ombre dans son regard disparu quand elle lui sourit et elle déclara :

-D’accord je peux bien te renseigner Mathias. Par contre…évite juste de toucher l’aura de magie bleue autour de ma caisse.

-Pas de problème ! -sans tarder il se plaça derrière elle en évitant soigneusement la caisse en lévitation et se mit à la pousser - En route ! Alors comme ça nous sommes sur l’un des plateaux d’un volcan c’est ça ?

-Eh oui !

Heureuse de s’être fait un ami des plus singuliers, Chiller répondit à ses questions avec grande joie tout en poursuivant sa distribution.

*

Pendant ce temps, au manoir des Senrigans, Saria, dans sa nouvelle « peau » de louve, se tenait assise, jambes ramenés contre elle, sur le rebord d’une des fenêtres de sa chambre. Elle n’avait pu tenir très longtemps ainsi enfermée et seule avec cette sensation de chaleur étouffante et d’oppression.

Elle ne savait même pas si cela provenait de la pièce qui avait subi toute la journée la chaleur de fin d’été, ou de son corps en plein changement, ou encore de sa propre détresse.

Peu importe la raison, rester cloîtré ainsi dans une pièce (pourtant très spacieuse) ne l’avait jamais réussi. A présent, elle observait du haut du deuxième étage le campement des antimages brillant au loin, au-delà du petit bois.

Alors que c’était encore la confusion totale dans sa tête, elle prenait pleinement connaissance de ses sens surdéveloppés grâce à la magie que Kall lui avait transmise.

Tandis que l’air frais montagnard, différent de celui où elle se trouvait il y a à peine une demie-heure, l’aidait à apaiser ce nœud dans sa poitrine, ses grandes oreilles brunes s’orientaient vers le moindre son.

Elle pouvait entendre clairement le vent souffler dans les arbres, l’eau du plus proche ruisseau couler, les oiseaux nocturnes les plus éloignés crier…mais surtout, elle pouvait percevoir les discussions entre les réfugiés antimages comme s’ils étaient juste en bas du manoir.

Même sa truffe se dilatait en sentant l’odeur alléchante des repas qu’ils préparaient, en plus de la senteur agréable des sapins et des fleurs sauvages. Mais…quand le vent souffla dans ses mèches, elle retroussa ses babines en une grimace canin et plaqua ses oreilles lorsqu’elle perçut l’odeur détestable du sang.

Elle ne pouvait le voir, mais…elle devinait qu’il y avait des blessés là-bas. Et, en se concentrant sur sa fine ouïe, elle perçut des bribes de conversation qui lui indiqua que ce sang appartenait aux antimages qui avaient défendu leur ville.

Cela allait à des paroles rassurantes des blessés envers leur proche, des râles de douleurs, des pleurs, des indications pressantes d’un médecin…et à des sanglots de désespoir.

Les larmes montèrent pour de bon aux yeux secs de Saria, lorsqu’elle discerna à travers ce flot de mots, les paroles sombres d’une jeune femme, qui semblait être à l’écart de cette zone « d’infirmerie » :

-Au moins leur corps n’ont pas fini entre les mains de ces vampires…mais à cause de leurs armes monstrueuses combien encore ne eront pas la nuit ?! Même avec l’aide des lunatiens, certains ne seront pas sauvés à temps… Ce n’est pas juste…le bataillon entier devrait payer pour ça…

Une voix grave sembla lui répondre, mais elle était trop basse et grave pour que la louvette puisse l’entendre. De toute manière, submergé par la culpabilité face à la détresse de ce peuple, Saria bascula à l’intérieur de sa chambre en couvrant ses oreilles et en se courbant. Le noeud dans sa poitrine s’était intensifié de nouveau et désormais, elle craignait qu’on l’ait vu ainsi, à pointer son nez dehors.

Et si l’un de ces antimages l’avait vu ? Avait reconnu l’uniforme qu’elle portait encore ?! Et si l’un d’entre eux essayait de la tuer à cause de ce qu’elle était comme avait tenté sa PROPRE mère ?!

« J’ai peut-être été sauvé par deux renégats… - songea t-elle en refermant ses mains sur ses oreilles et ses cheveux - mais je sais bien que je n’aurais JAMAIS ma place nulle part !

Elle poussa une longue plainte animal mêlé à ses sanglots et elle se traîna jusqu’à la salle de bain privative de sa suite.

Arrivée face au large lavabo avec placard en bois et son miroir ainsi qu’une douche à côté, elle s’y agrippa et ouvrit le robinet pour asperger son visage d’eau.

En relevant sa tête, c’est là qu’elle fit enfin face à son reflet et se vit pour la première fois sous cette forme. Sa surprise fut moins grande que quand elle s’était palpé tout à l’heure, elle se trouva même…plutôt mignonne avec cet air de cocker abattu.

Elle s’étonna de sa fourrure qui semblait imiter sa coupe de cheveux humaine, mais surtout, de sa couleur.

Car en réalité, sa « mère » avait à l’origine des cheveux châtain clair avant de se les teindre en noir. A quoi pouvait bien ressembler son vrai père pour avoir un tel pelage aussi foncé avec des reflets roux par endroit ?

Son regard brun-noisette se posa ensuite sur ses oreilles qu’elle palpa du bout des doigts en allant de leur pointe à leur base-

C’est alors qu’elle réalisa en se figeant que ces nouvelles oreilles avaient pris la place des étranges vieilles cicatrices qu’elle avait toujours eu sur les côtés de son crâne. On lui avait toujours dit qu’elles étaient dues à une vilaine chute étant petite.

Alors Saria comprit. Elle comprit ce que sa « mère » lui avait en plus fait. Elle comprit encore mieux la réaction horrifiée qu’avait eu Kall en l’examinant tout à l’heure. Lui qui avait toujours vécu avec sa partie monstre.

Combien de choses sa prétendue mère lui avait donc prise pour faire d’elle une « humaine » ?!

Une rage se mit à enfler en elle, un grondement traversa ses crocs serrés et… elle frappa le lavabo en poussant un sanglot déchirant.

Dans ce même élan de rage, elle arracha son gilet par-balle du bataillon, de l’empire, qu’elle balança contre le mur. Puis elle fit la même chose avec ses épaulettes, sa ceinture, ses genouillères et ses bottes.

Ainsi, haletante et pleurant, elle put prendre connaissance de la nouvelle forme de ses jambes couvertes d’un poils brun et se terminant par des pattes de loups gris soyeux.

Elle se rendit enfin compte à quel point cela faisait du bien de marcher sans chaussures avec ces…pattes.

C’était bien plus agréable dans un sens… si on oubliait son cœur réduit en miette.

À nouveau, elle se mit à pleurer à chaudes larmes en se mettant par terre et en ramenant ses postérieurs à fourrure contre elle.

Elle maudissait sa mère pour l’héritage maudit qu’elle lui avait laissé et pour la figure parentale désastreuse qu’elle avait été.

Mais plus que tout, elle était terrifiée. Terrifiée de ce qu’elle allait devenir ici. Pourquoi on la laisserait tranquille en sachant qui elle était ?

En poussant de long couinement canin, elle se mit à gémir, à appeler, la seule personne qu’elle n’a jamais aimé en mettant sa tête entre ses bras :

-B-Batou… J-j’ai si peur… je comprend plus rien… j-je suis toute seule… qu’est tu devenu…? J-j’aimerai que tu sois la…

Cinq longues minutes èrent où elle resta prostrée ainsi, enfermée dans cette salle de bain. Puis soudain, son ouï fraîchement affûtée perçu à travers les épais murs de bois et de pierre des pleurs. De non pas d’un, mais de deux nouveau-nés.

La reine des antimages venait de mettre au monde des jumeaux.

En entendant ces braillements si innocents, Saria se calma un peu et leva la tête comme pour mieux écouter. Une partie d’elle parvint à se réjouir de cet heureux événement, en se disant que, il avait pu avoir lieu parce qu’elle avait décidé de poser les armes.

Deux bébés antimages venaient de naître dans un monde en paix, en sécurité, avec leurs parents à leurs côtés. Enfin…elle était pratiquement sûr vu les rumeurs qu’elle avait perçu que le roi avait survécu. Et désormais, l’idée que sa mère ait pu périr de ses mains ne lui faisait plus ni chaud ni froid.

La haine des antimages envers elle était justifiée...Mais ce cycle allait-il se répéter avec elle ? Alors que ce peuple avait la possibilité d’échapper à la tyrannie ?

Tous ses nerfs étaient encore à fleur de peau, elle était épuisée, affamée…mais Saria se mettait déjà à penser, en entendant ces deux petits, qu’elle se DEVAIT de faire en sorte qu’ils trouvent tous la paix.

Elle ne voulait plus qu’on l’associe aux horreurs de sa mère et de son grand-père… après tout…elle avait été reniée de cette famille.

Et pour commencer, elle savait ce qu’elle devait faire… se débarrasser de sa puce dissimulée au niveau de sa nuque.

Sauf qu’aucun médecin ne devait être disponible dans l’immédiat pour s’occuper d’une tâche aussi délicate. Le jour où on lui avait implanté cette puce, on l’avait bien avertie qu’elle ne devait en aucun cas la toucher d’elle-même vu à quel point cette partie du corps pouvait être… sensible.

Elle ne se voyait vraiment pas descendre la maintenant et gâcher la joie de ses hôtes pour réclamer de l’aide alors… elle décida d’attendre.

Avec un peu de chance, vu à quel point elle était insignifiante aux yeux du bataillon et de l’empire, personne ne pensera dans l’immédiat à la tracer.

Épuisée, elle décida d’aller se blottir dans le grand et doux lit de la chambre. Tout en contemplant la paume de sa main changé en coussinets rose, elle songea :

« Pourvu qu’on m’ait oublié…ou mieux, qu’on me croit morte. Je ne veux plus retourner dans l’empire…

Finalement, elle ferma ses yeux et commença à s’assoupir.

*

Un peu avant…

Onyx, Joris, Keiva, Czaros, Kall et Shadow, rassemblés dans le salon du manoir, s’étaient tous figés lorsque les plaintes de Belkary s’étaient tue. Et quand peu après les pleurs du premier nouveau né s’éleva, la plupart poussèrent un soupir de soulagement accompagné d’une expression émue.

Cependant, Onyx assit au fond de son fauteuil, bien qu’il arborait un petit sourire fier, leva son index et pouffa :

-Pas si vite, je vous rappelle qu’il y’en à un autre qui va suivre.

-J’espère qu’il va rapidement suivre derrière, -grimaça Kall en jetant un œil à la porte de la chambre où se déroulait l’accouchement - ça fait plus d’une heure que ça dure !

C’est alors qu’ils entendirent de l’autre côté Temiel qui encourageait de plus belle sa femme qui se remit à pousser des râles d’effort.

-Allez Bel encore un petit effort ! On recommence ! Un ! Deux ! Trois ! Pousse !

Luk et la docteure locale se joignirent à ses encouragements alors que le premier né pleurait toujours. Ils recommencèrent au moins trois fois… silence…puis enfin le deuxième nouveau né se fit entendre.

Tout le monde se relâcha enfin tandis que la plupart fixèrent la porte avec un air impatient.

Bientôt, la porte s’entrouvrit et Luk apparut, poussant devant lui un chariot contenant son matériel médical et une bassine d’eau avec du linge taché de rouge. Il ôta ses gants devant eux et tout en continuant d’avancer en direction des cuisines, il annonça avec un sourire :

-Belkary va bien. Et les bébés aussi, une petite fille et un petit garçon. Je laisse les parents vous faire les présentations quand ils seront prêts.

-Bien sûr, ils peuvent prendre leur temps. - dit Joris avec un sourire limite nostalgique - T’as bien mérité du repos aussi Luk.

-C’est gentil, mais…-il orienta son regard vers Kall et Shadow - J’ai cru comprendre qu’il y avait une nouvelle « pensionnaire » un peu blessée.

-Ah oui Saria ! - s’écria Kall en se tapant le front en rougissant de honte

Après s’être fait -évidement- grondé par Joris une fois tout le monde de retour, la préparation du repas et l’attente de l’accouchement, il l’avait oublié !

Toutefois, son grand frère posa une main sur son bras et le rassura :

-Pas de panique, j’ai gardé un œil sur ses émotions - certes chaotiques- pendant ce temps. Puisque tu l’as pré-soigné magiquement elle n’est plus en danger immédiat.

-Ah merci ! Mais je m’inquiète quand même…elle doit être très secouée…

Derrière, si Onyx détourna le regard avec un air sombre, Keiva souffla, blasé :

-C’est une ennemie, la fille d’une ennemie des antimages, une inconnue et tu arrives encore à te préoccuper d’elle.

-Je te rappelle qu’elle n’avait pas l’intention de nous faire du mal et encore moins à Belkary ! - grommela Kall en lui jetant un regard ennuyé - Et sa prétendue mère a tenté de la tuer dès qu’elle a compris qu’elle avait encore une part de lycan en elle ! Sans parler de toutes les choses qu’elle a dû lui cacher durant toute sa vie ! Alors oui, qu’importe qui était ses parents, qu’importe ce que l’empire a pu lui demander de faire, j’ai de la comion pour elle. - il désigna Shadow en regardant ce dernier avec tristesse - Et je sais ce que l’on ressent quand ton monde s’effondre et qu’on se retrouve au milieu d’inconnus.

Il eut un petit silence où la femme antimage fixa tour à tour les deux garçons avec son air perplexe, puis Czaros pouffa légèrement en la regardant :

-J’ai quand même hâte de voir la tête des autres quand on va leur raconter comment cette mission c’est « merveilleusement » bien é.

-Tu pourras surtout dire à votre Nightmare qu’il a eu tort de s’inquiéter car, pour UNE FOIS, son homologue ne s’est pas montré. -répliqua Kall avec un petit sourire narquois

Étrangement, un des dragons à l’extérieur fut pris d’une vive quinte de toux. Avant que quiconque ne s’interroge sur cette drôle de toux, la porte de la chambre s’ouvrît, et la docteure envoyée par Œil Fou sortit à son tour.

La semi-humaine leur adressa un sourire et, en montrant la pièce, elle leur parla :

-Vous pouvez y aller, mais allez-y calmement. Belkary est épuisée.

Dans un silence religieux, le petit groupe s’approcha alors, et se postèrent respectueusement à l’entrée de la chambre.

Alors que Kall et Shadow étaient en tête, ils firent alors face à cette scène des plus touchante dans cette petite chambre en bois : au milieu du lit double, Belkary se reposait en respirant longuement, son dos rehaussé par des oreillers alors qu’elle tenait contre elle un nourrisson enveloppé d’un linge qu’elle couvait d’un regard maternelle. Malgré sa peau rouge et humide, de minuscules veines violacées étaient visibles sur ses petites joues.

Au chevet de la nouvelle maman, Temiel, assit sur une chaise, berçait contre lui un deuxième bébé identique au premier, même si on remarquait une légère différence au niveau du nez.

Les yeux argentés de Temiel pétillait de joie alors qu’il caressait tendrement le front de son enfant. Et il ne tarda pas à les lever vers les nouveaux venus et leur fit un grand sourire avant de s’exclamer :

-Mes amis, je vous suis infiniment reconnaissant. Si Bel a pu accoucher dans les bonnes conditions, c’est grâce à vous.

Émue, les autres ne purent que lui sourire. Même Shadow, d’habitude peu expressif esquissa un léger sourire.

Ce fut Onyx qui décida de briser le silence en interpellant son ami, alors que ses yeux dur brillait pour une fois :

-Alors ? Comment vous allez les appeler ces petiots ?

Le sourire de Temiel s’élargit davantage et il se tourna vers sa femme comme pour lui dire « à toi l’honneur ».

Belkary reprit son souffle et annonça en désignant d’abord le petit entre ses bras puis celui entre ceux de son mari :

-Kary et Liam. Notre petite fille et notre petit garçon.

-Ils sont adorables. - complimenta Joris depuis l’arrière du groupe en arborant encore cet air nostalgique - Félicitations !

-Merci Joris. - remercia le roi des Antimages avant de porter son attention sur ses fils - Kall, Shadow, j’aimerai vous demander quelque choses, mais avant….- il jeta un œil taquin à Onyx - Onyx, tu ne voudrais pas être parra-

-Très mauvaise idée Tem, je t’arrête tout de suite. - coupa immédiatement le mercenaire en levant sa main…avant de toussoter en rougissant - Mais l’attention me touche. Vraiment.

-Moooh, t’es sûr ? ~ tu sais avoir un cœur d’artichaut parfois ~

-T’inquiète. Je maintiens que je serai un très mauvais parrain déjà que je fais à la base un terrible professeur. Demande à Raiju.

Il eut un petit rire général et Temiel, taquin, agita sa main comme pour dire « d’accord d’accord j’ai compris. ». Son attention se reporta de nouveau sur les deux frères et il leur demanda :

-Kall, Shadow, j’ai autant d’estime pour vous que ce vieux renard. Alors… accepteriez vous de devenir les parrains de Liam et Kary ?

À cet instant, les yeux vairons de Kall se mirent à pétiller et sa queue se mit à battre de l’air tellement il était ému. Shadow aussi sembla touché même si cela ne se traduisit que par un clignement d’yeux écarquillés et sa bouche qui s’entrouvrit légèrement.

Sous le regard fier de leur père, Kall s’exclama en premier, ravi :

-Ce serait avec joie Temiel !

-Moi de même mais… - commença également Shadow en bredouillant, incertain - je ne comprend pas trop pourquoi vous me choisissez pour être parrain après tout ce que j’ai fais.

Cette fois, ce fut Belkary qui devança son époux pour lui répondre avec un sourire doux et… reconnaissant :

-Tu as suffisamment fait tes preuves Shadow. Tu t’es mis en danger pour détruire l’usine qui nous exploitait dans notre ville. Tu nous as permis de fuir et avec ton frère, vous m’avez protégé. Tu changes pour le mieux à présent, alors, Temiel et moi savons que nous pouvons te confier l’un de nos enfants.

Temiel hocha de la tête durant tout son discours et les yeux du jeune homme se mirent à briller d’une émotion discrète.

Il inclina sa tête et répondit à la reine :

-Je tâcherai alors de me montrer digne de votre estime en poursuivant mes efforts. Vous voudriez que nous soyons les parrains de qui ?

-Je vous en prie, vous pouvez choisir ! - répondit chaleureusement le roi en regardant tour à tour les futurs parrains

Les concernés échangèrent un regard, puis l’aînée tripota ses doigts avant de bredouiller tour bas à l’attention de son frère en se penchant vers lui :

-Si ça ne te dérange pas… j’aimerai être le parrain de Liam. J’ai peur que me charger de Kary me rappelle… de mauvais souvenirs.

Une lueur triste a dans le regard de l’hybride en devinant qu’il devait faire allusion à sa petite sœur, disparue il y a très longtemps avec sa mère. En posant sa main sur son épaule, il hocha de la tête et annonça en se tournant vers les parents :

-Je serais le parrain de Kary.

-Et moi de Liam. - enchaîna Shadow

-Alors qu’il en soit ainsi. - déclara le roi antimage avec un grand sourire

C’est alors que Joris s’approcha et proposa aux deux nouveaux parents :

-Œil Fou vous a préparé une chambre au premier étage où il a installé un landau pour vos bébés. Notre Toriel nous a également é des couches et quelques vêtements pour bébés. Ils sont un peu vieux, mais cela pourra faire l’affaire en attendant.

-Merci beaucoup c’est parfait ! -le mari se pencha vers son aimée, toujours en serrant Liam avec précaution contre lui - Ma chérie, tu te sens de te lever pour aller la haut ?

Belkary tenta de se redresser en gardant Kary contre elle, avant de s’affaler de nouveau en grimaçant sur ses oreillers. Elle articula en jetant un regard exténuée à Temiel :

-Je pense que je vais rester encore un peu ici, le temps de reprendre des forces.

-Alors repose toi autant que tu veux. -dit-il en l’embrassant sur sa joue - Nous nous occupons du reste.

Suite à cela, les Solyoms leur proposèrent de partager avec eux leur dîner. Après tous ces efforts, un bon repas était amplement mérité.

Toutefois, c’est quand ses hôtes se mirent à quitter la pièce, que le roi sentit la clé USB d’Alexander en palpant sa poche de pantalon. Il l’avait oublié à force !

Alors, tout en gardant Liam dans ses bras, il rattrapa Kall et Shadow et leur demanda :

-Les garçons, excusez-moi mais vous n’auriez pas un ordinateur ? -il sortit tant bien que mal sa clé de sa poche et la brandit - Alex m’a donné ça quand il s’est fait toucher. Je pense que c’est très important.

Au nom de leur ancien camarade, les regards des deux ados s’illuminèrent d’intérêt et… d’inquiétude. Kall fit alors signe au grand homme de ne pas bouger et s’exclama en reculant vers les grand escaliers en bois :

-Je vais chercher mon ordi portable, attends ici !

Il parti alors en trottinant et revint quelques minutes plus tard avec son ordinateur comme promit, qu’il installa sur la table basse entre les canapés en U du salon. Ainsi, Temiel pu se poser devant sans lâcher son fils qui le regardait avec ses grand yeux curieux argentés en poussant parfois des gazouillement. Et quand il faisait cela, le père, aux anges, chatouillait ses joues rondes en disant des « Coucou bébé ! C’est papa ! » ou des « promis on revient vers maman et Kary très vite ! ».

Si Shadow le regardait avec une expression perplexe face à ses agissements de papa poule, (bien qu’il ne pouvait lui non pas quitter son filleul des yeux) son frère se retenait de rire, attendri, pendant qu’il chargeait la clé sur le pc.

A l’intérieur, il trouvèrent un fichier intitulé « Doc Elisa - Recherche Fertilité Chesstale » mais également une vidéo intitulé « Pour Temiel ».

Les deux Solyoms virent à cet instant le sourire de Temiel s’effacer alors qu’il berça en silence son fils contre lui. De lui même, il sélectionna la vidéo et la lança sans même dire à ses deux jeunes amis s’ils pouvaient rester ou non.

Vu la qualité d’image non optimale et le plan non fixe, ils devinèrent que la vidéo avait dû être tournée avec un simple téléphone lorsqu’ils virent en premier lieu Alexander en gros plan. L’endroit où il tournait était sombre, éclairé par une minuscule fenêtre, et cela faisait presque penser à un placard à balais. Un cadre bien misérable comparé à la tenue princière que portait le jeune humain brun.

Mais ce qui saisit en premier lieu nos trois spectateurs, ce fut l’expression fatigué et anxieuse du prince héritier. La même que Temiel avait vu lorsque ce dernier lui avait parlé sur le pont menant à l’ex ville des antimages.

Ils retinrent leur souffle lorsque sa voix s’éleva alors qu’il adressait un maigre sourire à la caméra :

« Temiel, si tu vois cette vidéo, c’est que je n’ai pas pu te dire toute la vérité face à face. Déjà -il jeta un coup d’œil circulaire à la pièce exiguë autour de lui - je m’excuse pour le « décor ». Ce placard à balais au fond des écuries du château royal était le seul endroit que j’ai jugé idéal pour filmer sans qu’on me surprenne. Mais allons à l’essentiel… Temiel tu…tu avais raison de t’inquiéter le soir de la cérémonie. Je…je n’ai pas obtenu ma légitimité de façon… légitime si on joue sur les mots. Toutefois, je peux t’assurer que la docteur Elisa a bien dit la vérité sur les recherches qu’elle menait sur un « remède » à l’infertilité des mages Chesstaliens. Elle a juste dû…falsifier les résultats pour rendre l’histoire crédible. Mais si elle a dû en arriver là c’est parce que… nos recherches ont été ralenties par l’empereur. Énormément. Et quand la date de mariage entre Akmen et Zeldir a été annoncée, c’est-à-dire, l’été prochain, Elisa et moi avons compris que je ne serai jamais guérie à temps. Alors…-Alex baissa sa tête en pinçant ses lèvres, comme si la vérité pesait sur ses épaules. Après quelques secondes où il chercha ses mots il se redressa et braqua ses yeux brillant vers la caméra - j’étais si désespéré et naïf, que j’ai accepté la proposition que Nightmare m’a ensuite fait, alors qu’il était responsable de notre retard, j’en suis sûr. J’ai accepté de pactiser avec la démone du chaos, Discord. Elle m’a rendu fertile, mais en échange, pour chaque enfant que je conserverai, je devrais tuer dix personnes très importantes. -Alex soupira tristement en détournant son regard douloureux - Ironique pour un soldat diplomate de provoquer le chaos, pas vrai ?

Temiel mit un instant la vidéo en pause pour er longuement une main sur son visage. Ni Kall, ni Shadow ne purent deviner s’il pleurait quand il souffla tout bas :

-Mon dieu Alex…dans quel pétrin tu t’es fourré ? J’aurai tant voulu que tu me dises que je me trompe…

Intrigué et désolé, l’enfant maudit l’interpella :

-Le jour de la cérémonie, tu as senti dans son aura l’emprise de la démone ?

D’un hochement de tête fébrile, le grand homme acquiesça et retira sa main pour reposer ses yeux argentés brillants sur l’écran.

-Oui…je sais qu’Alex aura du temps d’ici son premier enfant pour remplir son contrat, mais si ça se sache…il sera dans une situation encore bien pire que s’il était encore infertile. Si son père et son frère le découvrent, ils sauteraient immédiatement sur l’occasion pour le descendre.

-Quel bande d’enflure. -grommela Kall avant de pointer l’ordi - Écoutons la suite.

Après une inspiration, le roi, en embrassant le front de Liam, recliqua et Alex reprit avec un air des plus grave :

« Tu sais pertinemment ce qui m’arrivera si ça se sait. Surtout que Nightmare m’a immédiatement menacé de tout balancer si je lui fais faux bond. Je suis maintenant pieds et mains liés, tous mes faits et gestes sont surveillés et même si j’ai prévenu Akmen, je ne suis pas plus avancé . Et ce n’est pas tout…Elisa ne peut même plus poursuivre ses recherches. Nightmare a overbooké son labo de travail. Tous deux, nous avons réfléchi à une solution…car si je tombe, elle tombe avec moi…notre première idée et qu’Elisa vous rejoigne, en tant que fugitive, pour poursuivre son travail auprès de vos scientifiques. Un choix…dont elle est incertaine pour le moment. Sinon… c’est là que le fichier dans cette clé entre en jeu, soit il faudrait que les scientifiques antimages poursuivent ses recherches. Bien sûr, tu as beau être mon dernier espoir Temiel, tu as le droit de ref…je comprendrais…surtout après tout le mal que les miens ont fait à ton peuple. Mais si tu acceptes, tu trouveras dans le fichier un moyen de er Elisa pour qu’elle vous transmette les échantillons nécessaires pour les recherches.

-Bien sur que je vais accepter Alex… -murmura Temiel d’une voix enrouée

Liam poussa un petit cri alors que son regard s’orienta vers la vidéo, et donc, le visage d’Alex. Cela arracha un petit sourire à son père qui le caressa avant de lui chuchoter :

-Oui chaton, c’est Alex. Tu…peux l’appeler grand frère. Il a besoin de moi…

Liam gazouilla encore, faisant cette fois sourire son parrain et Kall.

Pendant ce temps, la vidéo continuait et des larmes coulaient sur les joues d’Alexander quand il articula :

« Surtout Temiel…même si j’ai désespérément besoin de toi…occupe toi avant tout de ton peuple. Je sais à quel point vous avez souffert des autres, du multivers, de la guerre. Vous méritez d’être en paix…alors…peut être que finalement cette vidéo est un message d’adieu vu comment je vois les choses évoluer et partir en sucette. Peut être qu’il sera impossible qu’on se revoit…alors, je te souhaites d’être libre mon ami. Je te souhaite de vivre heureux avec ta reine et…tes futurs enfants. Moi pendant ce temps…j’essayerais d’être heureux avec Akmen et, un jour, d’être un roi juste à la hauteur de Chesstale. Même si ce n’est pas gagné que l’on arrive à s’émanciper du joug de Nightmare à cause de…eh bien…moi. Bref ! -il tendit son poing comme pour faire un Check à la caméra - Je t’envoie mes espoirs Tem…adieu et…prend soin de toi…

Temiel referma la vidéo et a une main sur ses yeux avant de marmonner à l’attention des deux renégats :

-Dès que possible je montrerais ce dossier à l’équipe médicale et chercheurs des antimages. De toute façon, ils ne pourront pas commencer quoique ce soit tant que nous n’aurons pas trouvé un nouveau chez nous.

-Je suis sûr qu’Oeil Fou et sa famille sont déjà sur le coup pour trouver des monde idéal à vous proposer. -rassura Kall avec un sourire confiant - Vous aurez très rapidement une nouvelle maison et en attendant…j’espère qu’Alex s’en sortira de son côté.

-Il ne risquera rien tant qu’il ne fera rien qui contrariera Nightmare. Il devra surtout s’inquiéter des Chesstaliens qui ne veulent pas de lui. C’est ça qui m’inquiète…-il poussa un soupir et se leva tout en berçant Liam qui semblait endormi - Bref…pour l’instant, cessons de nous torturer l’esprit pour ce soir.

Les deux garçons acquiescèrent, et au même moment, l’heure du repas fut annoncée et ils èrent à table. Seuls les deux nouveaux parents mangèrent dans leur coin puisque Belkary était encore trop faible pour bouger.

Luk examina une dernière fois les bébés et décida d’enfin rendre visite à leur discrète invitée au deuxième étage.

Les Solyoms se proposèrent pour l’accompagner, alors qu’entre-temps, Czaros et Keiva furent ramenés à leur multivers puisque tout danger était écarté (Kall et Shadow s’attendaient tout de même à se faire tirer les oreilles par leur Nightmare dès qu’il apprendra le déroulement de cette journée).

Quand ils arrivèrent dans la chambre plongé dans le noir de la nuit en poussant délicatement la porte, ils trouvèrent Saria endormi sur son lit double. En l’apercevant, Luk se figea et s’exclama à mi-voix :

-Mais- mais je la connais en fait cette petite !

-Ah bon ? - s’enquit Kall en dressant ses oreilles

-Mais oui ! L’année où Saria est arrivé, elle n’arrêtait pas de se blesser à ses entraînements, du coup je la voyais très souvent à l’infirmerie. Ca c’est arrangé avec le temps, mais vu comment elle me voyait débordé, pour me rendre la pareil après ses soins, elle me donnait un coup de main jusqu’à ce qu’un des soldats du bataillon vienne la chercher. -il soupira - M’aider semblait lui plaire, elle traînait toujours des pieds quand elle devait partir. Je me suis toujours dit qu’elle faisait partie de ces jeunes qu’on a enrôlés de force.

-Ça ne l’a pas empêché de participer à l’attaque contre les antimages et d’obéir à sa mère Lauria. -railla Shadow, bras croisé, l’air blasé

-Shadow, tu es pourtant bien placé pour savoir qu’on ne suit pas les ordres par bonté de cœur. -répliqua son professeur en lui jetant un regard - Tout le monde n’a pas le courage de désobéir. -il pointa la silhouette endormie de Saria - Et je peux t’assurer que cette petite est tout sauf dangereuse et que sa mère la terrifiait par moment.

-Attend… tu savais déjà que la lieutenante Lauria était sa mère ? -devina Kall

Luk lui fit un clin d’œil moqueur et déclara tout en s’avançant :

-Je pense que tu as dû remarquer que je sais très bien garder le secret médical de mes « patients ».

Cette remarque arracha un petit sourire aux trois Solyoms.

Le médecin s’avança alors vers la louvette. Alors que Kall déposa le plateau repas sur une table, Joris emboîta le pas de Luk et se figea à son tour en voyant pour la première fois la forme louve de Saria.

Même si elle était très différente de la louve qu’il avait aimé, il sentit son cœur se pincer de nostalgie. Il comprenait un peu mieux pourquoi son fils l’avait sauvé.

Doucement, le docteur remua l’épaule de la jeune fille qui se réveilla immédiatement dans un sursaut. En voyant ses yeux brun inquiet et encore endormi, il s’empressa de la rassurer :

-Tout va bien Saria. Tu me reconnais ? C’est moi le docteur Luk, je travaillais avant à l’infirmerie de l’armée impériale.

Saria se redressa légèrement en le dévisageant puis finalement son regard s’éclaira et elle souffla :

-Maître Luk vous êtes bien vivant ! Vous…vous étiez donc ici tout ce temps ? Quand ils vous ont emmené on me disait que…que…

Un air sombre a sur l’expression du Dreamtalien alors qu’il secoua sa tête et répliqua en posant une main sur son épaule :

-Ça n’a plus d’importance. Je ne compte plus retourner là bas après ce que l’empereur m’a fait pour atteindre Kall et Shadow. Et toi ? J’ai cru comprendre que…-il la désigna en arquant un sourcil - il t’est arrivé beaucoup de mésaventures.

Le regard encore un peu hagard et perdu, la jeune hybride mordilla ses lèvres et ramena ses jambes poilues contre elle et soupira. Elle jeta un bref coup d’œil timide vers les Solyoms (surtout Kall) et murmura :

-Ouais…je crois…que je ne risque pas non plus de revenir dans l’empire. Pour te dire, je ne sais même pas où je vais aller maintenant que je ne sais plus qui je suis vraiment. Fin…je dis ça mais…

Son regard se perdit dans la vague et ils la virent toucher machinalement sa joue avec un regard chargé d’émotions. A cet instant, seul Shadow put deviner ses pensées et voir l’image qu’elle reait dans sa tête. En fait, cela semblait être sorti d’un rêve qu’elle venait tout juste de faire avant son réveil.

Il vit, dans une cabane délabré ébranlé par une tempête de neige, un lycan noir-brun avec des poils gris sur sa gorge et son dos, vêtu pauvrement, penché au dessus d’un berceau de fortune. Son regard ambré fixait tendrement un bébé loup aussi brun que lui avec des mains humaines. A cause de la tempête, le louveteau pleurait en s’agitant dans son berceau…jusqu’à ce que le loup le prenne dans ses bras et le serra contre lui. Shadow sentit alors une drôle sensation de chaleur réconfortante dont Saria avait le souvenir, et davantage quand papa-loup lécha affectueusement les joues du nourrisson qui se calma alors.

Ses petites mains attrapèrent son énorme museau, arrachant un rire grave au monstre qui prononça alors ces quelques mots, tandis que Shadow vit son regard fauve, comme s’il était le bébé :

« N’ais pas peur ma petite puce. Papa est là. Et jamais, je ne les laisserais nous séparer…je te le promets… »

Cette vision laissa notre Shadow ébranlé et écouta difficilement lorsque Saria reprit :

-…en réalité, j’ai plusieurs choses que j’aimerais faire. J’aimerai déjà me racheter auprès des antimages et…retrouver Batou, celui qui s’est occupé de moi. Il connaîtrait mon père…maintenant j’ai plus qu’envie de savoir qui il était et ce qui lui est arrivé. Pourquoi je suis née en gros vous voyez ?

-On comprend tout à fait ! - s’écria en premier Kall en lui souriant -C’est ton droit.

Son sourire sembla contagieux, car Saria esquissa un maigre sourire avant de reprendre en portant sa main à sa nuque :

-Mais pour ça, je dois me rendre à la demeure familiale des Minerva. Là où j’ai grandi. Sauf que…tant que j’aurais cette puce traceuse vers ma nuque ce sera dangereux. J’ai même peur qu’elle vous mette déjà en danger. Imaginez si quelqu’un dans l’empire décide d’enquêter sur ma disparition et déduis que je suis avec les antimages ?

-Hmm, certes cela serait problématique. - concéda Joris en caressant sa barbe avant de regarder Luk - Il y a moyen de l’enlever là maintenant ?

Le docteur grimaça avant de déclarer en regardant sa jeune amie :

-C’est faisable mais va falloir raser tes poils surtout si tu ne maîtrises pas ta transformation même si elle est temporaire. Il faudra se mettre dans la salle de bain…mais avant - il désigna le plateau repas - mange un peu.

Immédiatement, le regard de l’hybride se posa sur les plats avec convoitise et elle acquiesça sans broncher. Entre-temps, Kall et Luk s’étaient discrètement éclipsés en s’échangeant des regards complices.

Elle se mit à manger avec appétit…jusqu’à ce qu’elle reprenne un air sombre et ne demande d’une petite voix :

-Mais…Est ce que…j’ai vraiment le droit de partir même si ce n’est pas pour tout de suite ? Je suis la fil -elle se coupa et reprit sur un ton amer - la bâtarde de l’ennemie du roi des antimages…et si…son peuple réclamait justice et…c’est aussi de ma faute si…

-Tu n’es pas prisonnière des antimages. -intervint soudainement une voix en provenance de l’entrée

En sursautant, elle se retourna et mit ses oreilles en arrière en voyant Temiel et Kall et Luk derrière lui. Ces derniers lui adressèrent un regard rassurant pendant que le nouveau père pénétra dans la chambre.

Son regard posé sur Saria était indéchiffrable, mais même s’il ne semblait pas non plus hostile, la fille se recroquevilla, intimidée.

Toutefois, une fois à quelques mètres d’elle, le grand homme soupira et continua :

-Il semblerait que ta « mère » ait abusé de toi. Et d’ailleurs, elle ne risque plus de te ca du tort.

-Parce que vous l’avez tuée…-marmonna Saria en détournant le regard avant d’hausser des épaules - j’imagine que c’était prévisible.

Temiel resta muet quelques secondes devant sa réaction glacial et voyant cela, Saria se justifia :

-Ne soyez pas étonné de ma réaction. J’ai é mes dernières heures à pleurer et je veux pas regretter une personne pour qui, apparemment je n’étais rien, et qui a tenté de me tuer. Tout ce que je veux maintenant c’est en apprendre plus sur mon père lycan et… me racheter auprès des antimages. C’est tout… sauf si…il faut que je meurt pour-

Le monarque secoua immédiatement sa main pour la couper et déclara avec fermeté :

-Tu n’as pas à payer le prix de ta vie pour les erreurs de géniteurs que tu connaissais à peine. Tu es libre de faire ce que tu veux, mais il est clair qu’il faudra faire tes preuves, comme l’a fait Shadow, pour nous montrer ta bonne foi.

-Je-je comprends. - Saria s’inclina sur sa chaise - C’est bien pour ça que, dès que je serai libéré de ma puce et que je me serai un peu reposé, je me rendrai à la demeure de Lauria Minerva pour y soutirer des informations sur son réseau de trafiquant AM qui pourrait vous servir.

C’est là que Kall s’avança et s’écria presque spontanément :

-On pourrait t’accompagner au cas où-

Immédiatement Shadow lui jeta un regard de reproche comme pour dire « Kaaaall tu vas pas recommencer ? » et son père mit ses mains sur ses hanches en disant :

-Comment ça « on » ?!

-Bah…

-Kall -dit doucement Saria en se tournant vers lui - c’est gentil de te proposer…mais je n’ai pas à demander votre aide et surtout pas à l’une des deux personnes les plus recherchées du multivers. Je ne compte pas partir tout de suite bien sûr…mais après m’avoir sauvé la vie ainsi, je n’ai pas à te demander de risquer ta vie une fois de plus.

Elle s’inclina devant lui ainsi que devant Shadow et murmura « Merci à vous deux de m’avoir sauvé… je suis votre obligée. ».

Si l’ex-prince haussa des épaules avec nonchalance, Kall, cachant au mieux sa déception, s’approcha pour prendre ses mains dans les siennes et lui dit doucement :

-Pas de quoi. Repose toi ici autant que tu le souhaites Saria. Je ne sais pas ce que mon glitch aura déclenché de plus en toi, mais…je suis à ta disposition pour t’aider à apprivoiser ton côté loup.

Les poils de joues de la jeune fille se dressèrent et elle balbutia en baissant ses yeux :

-M-merci…j’avoue que c’est…assez perturbant comme changement.

-Je sais, mais tu verras ! C’est encore plus cool que d’être qu’un simple humain ! -Kall jeta un coup d’œil vers les autres et grimaça - Sans vouloir offenser quiconque bien sûr.

-Ahah, il n’y a pas de mal Kall. - ria de bon cœur Temiel qui s’apprêta à tourner les talons en pointant la porte d’entrée - Bon hum, sur ce, je vais retrouver ma femme.

-Bonne nuit Temiel !

Saria lâcha les mains de son sauveur et se retourna vers son assiette et dit à ses hôtes :

-Vous pouvez me laisser, je vais me débrouiller ne vous en faites pas. Même si…je vais manquer de vêtements pour les jours à venir.

-Nous t’en trouverons. - rassura Joris avant de pousser gentiment Shadow et Kall vers la sortie - Bonne nuit Saria !

Pendant qu’ils quittaient la pièce, ils virent Luk s’installer à côté de la jeune fille pour examiner sa nuque pendant qu’il lui parlait. Il allait sans doute tenter de l’opérer peu après.

Une fois que le trio fut dans le couloir, enfin seul, tous soupirèrent, exténués par cette journée.

-Je crois que nous allons aussi vite nous coucher. - commenta Joris en étouffant un bâillement avant de se tourner vers ses fils - Vous m’avez encore fait bien peur aujourd’hui quand même !

-Encore désolé papa…- bredouilla Kall en tapotant ses doigts avec gêne

-Je sais que tu veux aider cette fille, mais maintenant que tout le monde est ENFIN hors de danger, est ce que tu peux envisager d’arrêter de prendre des risques ? S’il te plaît ?

Kall s’apprêta à répondre quand Shadow le prit de vitesse en lui jetant un air moqueur :

-Tu sais bien qu’il est incapable de tenir en place quand il a une idée en tête.

-J’aime la confiance que vous me donnez. - souffla l’hybride avec un air blasé avant de pouffer en les regardant tour à tour - Mais plus sérieusement…je ne mentais pas tout à l’heure quand je disais être fatigué de tout ça. J’aimerai profiter de la vie avec vous maintenant, même si je reste inquiet pour Saria et les antimages à présent.

Joris et Shadow échangèrent un regard complice. L’albinos posa une main sur l’épaule de Kall et déclara, tandis que son frère lui prit la main :

-Si cela peut te rassurer, nous garderons un œil sur elle. Et ne t’inquiète plus pour les antimages. Je pense que leur avenir est assuré grâce à Œil Fou. Profitez plutôt qu’ils soient dans le coin pour faire connaissance avec eux. Oh ! Et surtout avec vos filleuls.

-Il a raison Kall. - renchérit Shadow avec un léger sourire - Lâchons prise. Fin…sans vouloir jouer les pessimistes, la seule chose dont nous devrons sérieusement nous inquiéter, ce seront les manigances de notre Nightmare. Dans deux mois, pas loin de mon anniversaire, ton homologue rendra visite au mien. IL va sans doute frapper à ce moment-là, il faudra que nous soyons tous vigilants.

-C’est vrai… -grimaça son petit frère en ayant un léger frisson - j’avais complètement oublié.

Comme pour se donner du réconfort, il toucha et serra les mains de son frère et de son père. Ils s’échangerent un regard, comme pour se dire « quoiqu’il arrivera, à présent, nous sommes ensemble. ».

Ils auraient dû temps devant eux pour profiter de la vie et de leurs amis.

Mais deux mois pouvaient également er très vite même si pendant ce temps leur ennemi serait inactif.

Un Nightmare patient et qui sait se faire oublier est encore plus dangereux que tout. Et il n’y avait rien de plus terrifiant que d’affronter un ennemi dont on ignore son prochain mouvement même si on possède une taupe infiltrée au sein de son cercle.

Qu’importe les machinations de l’Empereur de la Lune, en temps voulu, les trois renégats, et leurs amis de l’autre monde, devront se tenir prêt.

Soit pour le repousser une fois de plus…soit…pour mettre un point final à cette folie.

À suivre…

——————

Alors la petite annonce !

Vous l’avez peut être deviné en lisant cette fin de chapitre mais… je vais mettre en pause la trame Empireverse. Bien que j’ai introduit le personnage de Saria, je commence à me lasser de cet univers, surtout que l’objectif de nos héros a été accomplie… et les enjeux sont ailleurs. Et si je veux un jour aborder ces enjeux… il va me falloir reprendre une histoire que j’ai laissé en plan depuis maintenant deux ans…

Je parle bien sûr de Lunatale.

Et oui ! Enfin, je suis motivé pour reprendre notre immense histoire après tout ce temps !

J’ai changé. Mes idées ont changé. J’ai inventé de nouveaux persos. J’ai même amélioré certains persos alors… je me sens enfin PRÊTE pour achever mon œuvre.

Alors préparez vous pour retrouver d’ici peu (je l’espère) la suite de Lunatale pour le cinquième et ultime Arc !

D’ici là portez vous bien et à plus !

Crédits :

-Lunatale, Saria, Onyx, Mathias, Alexander, Raiju, Batou et Lauria sont de moi de même que les illustrations

-Keiva, Czaros, Mayna, Akmen, Zeldir, Temiel, Belkary, Luk, Shadow, Liam et Kary sont de Traveler

-Oeil Fou et les Senrigans sont de Mangatale

-Empireverse est de Lunnar Chan